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LES DOUZE MARCHES DU PANTHEON AVEC GERMAINE TILLION
8 juin 2015

le parcours humain est tretracé

                                                                 LE PARCOURS HUMAIN EST RETRACE

 

                                Du 10 Mai au 5 Juin 2015, quatre étapes d’un « démarcheur » de Germaine Tillion...

     Un billet, une lettre ou encore - plus que la si belle fragilité des mots choisis - des cheveux blancs bien coiffés qui à un moment (vives flèches d’aventure) vont me faire « basculer vers l’avenir »… C’est l’image de Germaine la Sage qui me préoccupe.  Comment mesurer et traduire sa présence dans le cœur de ceux qui en nombre l’ont découverte et viennent d’avoir accès à tant d’informations sur elle ? Et pour moi difficile de dire jusqu’où sa « nouvelle » présence va m’entraîner ; ce qu’elle va changer dans ma fréquentation régulière de mes souvenirs et de ses textes… Aller au présent, comme à la mer le fleuve, c'est peut-être ça ?...

     Le parcours humain, chez les uns, chez les autres rencontrés ces derniers jours semble avoir été à nouveau soumis, voire retracé à la lumière des événements. Rien de moins ! Oui, c’est ce que je retiens de la proclamation de la République et de mes étapes-rencontres à Plouhinec, Paris, Grenoble et Besançon : le parcours humain est retracé et la « politique de la conversation » remise au premier plan, presque par surprise ; l’histoire se vit et s’écrit dans le même temps, et curieusement grâce et avec Germaine Tillion… Encore !

     Sa présence redresse les uns, détermine les autres ; la conscience de soi et des autres redevient une évidence, le présent est remis à sa place et il semble possible soudainement de se débarrasser ensemble des corsets et pollutions diverses de nos sociétés d’aujourd’hui. L’occasion a été et reste offerte à chacun de nettoyer ses « petits hublots ». Le Sénateur-Maire de Laval, François Zocchetto, n’a pas hésité à déclarer qu’il fallait vivre « au quotidien » les valeurs de Germaine. Les titres magnifiques de deux œuvres récentes les portent aussi bien haut : « L’honneur de vivre » (le film de Didier Gros sur GT et Geneviève de Gaulle), et « Les armes de l’esprit » (l’exposition du Musée de la Résistance de Besançon).

     Le 10 mai à Plouhinec, on pouvait partir du village pour aller à Lann Dreff, la maison de vacances de Germaine qu’il faut définitivement sauver*. Je prends toujours ces visites pour des rendez-vous importants et sans chichis à la fois ; rendez-vous pendant lesquels un jeu de questions-réponses s’installe aussitôt en moi : la présence de Germaine est certaine, active sans être empirique ni magnifiée par une quelconque idolâtrie... Elle nous a donné une force qui ne faiblit pas, c’est un constat que je fais ! Son œuvre provoque la réflexion, sa pensée provoque la parole, l’embellit, et c’est un présent engagé dans le monde de demain qui nous prend... Lecture dans le jardin. Soleil pour couronner le tout. A la fin une dame de Plouhinec - qui semble-t-il ne s’était jamais intéressée à Germaine - pose quelques questions (Panthéon oblige) mais du bout des lèvres…

     Le 27 mai, c’est le Panthéon. Il faut bien passer par Paris, de temps en temps, pour y ramener des nouvelles de la province !… Ce que je retiens de cette cérémonie c’est un rare sentiment de fierté, un état de fierté commune qui lui aussi redresse et apaise, et nourrit la ferveur… Mais comment régler une "dette" morale ?  

     Le 1er juin, Mairie de Grenoble. Marie-Jo Chombart de Lauwe, ancienne de Ravensbrück, lance du haut de ces 92 ans un vibrant appel à la vigilance qui secoue et encourage, et certains disent qu’il faut « répéter ça partout ! ». « La Robe d’amitié » que nous présentons entre par les yeux et les oreilles des spectateurs, et certains disent qu’il faut « jouer ça partout ! » … Les 764 kilomètres de camionnette qui nous attendent le lendemain sont déjà légers !

     Le 5 juin, inauguration des deux expositions à la Citadelle de Besançon. Il y a un fond Germaine Tillion au Musée de la Résistance de Besançon, dont le fameux carnet sauvé miraculeusement par Jacqueline Péry d’Alincourt et contenant « Le Verfügbhar aux Enfers ». L’exposition très réussie montre des documents que je ne connaissais pas… Emilie, nièce de Germaine, est heureuse de voir des lettres de sa grand-mère (Emilie, résistante gazée à Ravensbruck)… La dernière déportée du Doubs, Jacqueline Tessier est là avec son rire, son tatouage (Auschwitz), et ses souvenirs si présents ! Le Ministre de l’Intérieur inaugure l’affaire avec intelligence et détermination, et je suis touché par la douceur naturelle qu’il met à saluer Emilie. Les migrants de la Porte de la Chapelle comprendraient mal cette remarque et Germaine réagirait sûrement aussi... L’autre exposition c’est « Germaine Tillion, une ethnologue dans les Aurès », exposition fournie par le Théâtre de L’Echappée et magnifiquement agencée par le directeur du Musée Comtois ; j’y serai heureux d’y lire ma « Lettre à Germaine Tillion, femme-mémoire » le 20 septembre, dernier jour pour ces deux expositions.

          J’ai isolé ces quatre moments comme des îlots si proches et si lointains, car me voilà, nous voilà forcément embarqués dans les remous de l’existence : pagayons ferme sous notre beau pavillon !   

                                                                                                                                                                                                François Béchu.    

 *Il existe une association Maison Germaine Tillion : n’hésitez pas à la contacter pour visiter, donner un coup de main, apporter des fonds…

 A Laval, le 7 juin 2015.

 

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  • Ce blog créé le 27 mai 2014 continue... car les marches n'en finissent pas. Il défend la pensée de Germaine Tillion. Toutes les manifestations et initiatives seront recensées, encouragées.
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