Les grandes figures et les collèges...

Bon nombre d'écoles portent le nom de Jules-Ferry, l'ancien ministre de l'Instruction publique et instaurateur de l'école laïque. D'autres ont souhaité associer à leur établissement scolaire une personnalité locale, départementale, nationale voire internationale née en Haute-Loire, y ayant des attaches ou effectué un séjour. Quelques exemples.

Emmanuel Chabrier. Le lycée public d'Yssingeaux rend hommage au compositeur, originaire d'Ambert (Puy-de-Dôme), né en 1841 (mort en 1894). Résidant à Paris, cet Auvergnat, également passionné d'art et de peinture, entretenait des relations amicales avec Monet, Zola, Manet ou encore Alphonse Daudet.

Laurent Eynac. Le collège « Laurent-Eynac », au Monastier-sur-Gazeille, évoque le souvenir de l'enfant du pays (1886-1970), à la fois avocat, journaliste et politicien. Appelé à exercer de nombreuses fonctions gouvernementales, il a été le premier ministre de l'Air.

Joachim Barrande. À Prague (République Tchèque), la ville de Kafka, tout un quartier et les studios de cinéma rendent hommage à Joachim Barrande (ou Barrandov), né à Saugues en 1799 (mort en 1883). Précepteur personnel du petit-fils de Charles X, il a entrepris à Prague des recherches paléontologiques et géologiques sur des fossiles. Pendant une décennie, il a collecté plus de 3.500 espèces de mollusques, crustacés et autres poissons. Ses recherches ont fait l'objet d'une publication (textes et gravures) en 21 volumes. Le collège public de Saugues porte son nom.

La Fayette. Figure emblématique de Haute-Loire, département il poussa son premier cri le 6 septembre 1757 (décès le 20 mai 1834 à Paris), Marie-Joseph Paul Yves Roch Gilbert du Motier, marquis de La Fayette, associe son nom à la cité scolaire de Brioude (collège et lycée), à un collège au Puy-en-Velay ou encore à l'école publique de Mazeyrat-d'Allier. Le héros des deux mondes a grandi à Chavaniac jusqu'au décès de sa mère. Il avait 12 ans.

Louis Jouvet. L'acteur, metteur en scène et directeur de théâtre, professeur au Conservatoire national supérieur d'art dramatique, a fréquenté l'école publique de Vorey à laquelle il prête aujourd'hui son nom. Sa présence en Haute-Loire (naissance en 1887 à Crozon, dans le Finistère, et décès en 1951)) est liée à l'activité professionnelle de son père, entrepreneur de travaux publics, appelé à participer à la construction d'un pont.

Jules Romains. Au pays de sucs, Saint-Julien-Chapteuil a vu naître le 26 août 1885 (décès en 1972), dans le hameau de La Chapuse, Louis Henri Jean Farigoule, connu sous le nom de Jules Romains. Le père de Knock et des Copains, qui a donné son nom au collège, aimait parcourir cette terre du Meygal, où ses grands-parents maternels exploitaient une ferme.

Jules Vallès. Journaliste, écrivain et homme politique, Jules Vallès est né au Puy-en-Velay en 1832 (décès en 1885), où un collège porte son nom. Aux opinions socialistes, à tendance anarchiste, il participe à Nantes à la révolution de 1848, qui marquera l'avènement d'une seconde république brève et radicale dans ses décisions. Il se consacre ensuite à sa carrière de journaliste et se trouve plusieurs fois au centre de polémiques. Plus tard, en 1871, il participe à la Commune de Paris. Menacé de mort, il est obligé de fuir le pays en direction de la Belgique et de l'Angleterre.

Simone Weil. Simone Adolphine Weil (1909-1943) de son nom complet marquera la première moitié du XX e siècle au cours de sa vie brève mais riche en événements. Elle sera notamment à l'origine d'un véritable scandale au sein de la ville du Puy-en-Velay durant les quelques années où elle y résidera. Née en 1909, la jeune parisienne montre vite des dispositions pour la philosophie : elle obtient son bac de philo à 16 ans avant de rentrer à l'ENS à 19 ans et de devenir agrégée, toujours en philosophie, deux ans plus tard. C'est ici que le lien avec la ville du Puy se crée puisque la jeune Simone y obtient son premier poste d'enseignante dans les années 31-32. Face aux conséquences de la crise de 29, tant sur un plan économique que social, elle soutient la classe ouvrière, devient le porte-parole du prolétariat, n'hésitant pas à donner une grande partie de son salaire aux plus démunis. En 1961, un nouveau lycée est construit dans la cité ponote. Il porte le nom de Simone Weil depuis 1972.

Germaine Tillion. À Rosières, l'école primaire « Germaine-Tillon » rappelle le souvenir de cette femme exceptionnelle, à la grande curiosité intellectuelle, née à Allègre en 1907. Décédée en 2008 à Saint-Mandé (Val-de-Marne), les cendres de Germaine Tillion, résistante et ethnologue, seront prochainement transférées au Panthéon.

Henri Pourrat. Né en 1887 à Ambert (Puy-de-Dôme), Henri Pourrat, décédé en 1959, prête son nom au collège de La Chaise-Dieu. Contraint de quitter Paris, où il a entrepris des études en agronomie, pour des raisons de santé, il retrouve l'air de l'Auvergne. Il partage son temps entre la lecture, la randonnée tout en entretenant une correspondance avec Alexandre Vialatte, écrivain et chroniqueur à La Montagne. Dans sa maison, au Vernet-la-Varenne, il se lance dans l'écriture, publie une centaine d'ouvrages. Il obtient le prix Goncourt en 1941.

Emma Roussel. L'école publique de Saugues porte le nom d'Emma Roussel. En mars 1899, une petite Emma Dupin voit le jour dans le village. Après l'école normale au Puy-en-Velay, elle enseigne dans le canton qui l'a vu naître : Saugues, Venteuges, Grèzes et Saint-Préjet-d'Allier jusqu'à son décès en 1952. En parallèle, elle s'est consacrée à la poésie, notamment à des sonnets caractérisés par un rythme et des rimes parfaits, qui furent ainsi comparés aux anciens poèmes de Joachim Du Belay.

Et aussi. L'écrivain Robert Louis Stevenson a donné son nom au collège de Landos, Marcel Lafont, un soldat promu agent secret, à l'école primaire de Séneujols ; les frères agrégés Charles et Adrien Dupuy à un lycée du Puy-en-Velay ; Marguerie Audier-Bauzac, victime de la terreur, à l'école de Solignac-sur-Loire… Certains collèges portent le nom de leur secteur géographique. C'est le cas, par exemple, du collège du Val-de-Senouire à Paulhaguet, du collège du Haut-Allier à Langeac…

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