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LES DOUZE MARCHES DU PANTHEON AVEC GERMAINE TILLION
16 mars 2015

Besançon Acte 1

HOMMAGE
BESANÇON REND HOMMAGE À LA RÉSISTANTE GERMAINE TILLION

Besançon rend hommage à Germaine Tillion, ancienne déportée et militante des droits des femmes...

Jean-Jacques Boy conserve le fond Germaine Tillion au musée de la Résistance de Besançon. Photo Ludovic LAUDE

Jean-Jacques Boy conserve le fond Germaine Tillion au musée de la Résistance de Besançon. Photo Ludovic LAUDE

«Une Nation qui opprime les femmes se dirige vers la paupérisation de sa culture. » Cette phrase de Germaine Tillion, reprise par Jean-Jacques Boy, président de l’association qui porte le nom de l’ancienne résistante et déportée, résume l’action d’une ethnographe qui a milité toute sa vie pour le genre humain, les femmes en particulier.

« C’était une personne exceptionnelle », poursuit Jean-Jacques. « Elle n’était pas féministe pour autant, puisqu’elle déclarait, jusqu’à sa mort en 2008, à 101 ans, qu’elle avait toujours pu faire ce qu’elle voulait durant son existence. Sur le terrain, c’était une meneuse de femmes, autant qu’un être doué d’un sens extrême de la bonté. »

« Mettre la femme au cœur du pouvoir collectif »

Et cette bonne dose de qualité innée lui a été utile dans l’est de l’Algérie, chez les Chaouias, des Berbères de l’Aurès, « dont plusieurs descendants vivent aujourd’hui à Besançon, dans le quartier de Planoise », précise Jean-Jacques. D’abord pour étudier ce peuple dans les années trente. Comprendre ses us et coutumes, mais aussi les aider à se sortir de la misère.

Puis elle rentre en France en 1940, au moment de la débâcle. Elle s’engage dans la résistance, est arrêtée par l’occupant, emprisonnée puis déportée à Ravensbrück. Là encore, malgré l’horreur qui règne dans ce sinistre camp de concentration, elle cherche à soulager la détresse et la terreur de ses camarades. Elle y écrit une opérette dans laquelle un narrateur détaille la vie du camp, avec humour parfois. Sa manière à elle, encore une fois, de résister. L’original de ce livret se trouve de nos jours au musée de la Résistance, à Besançon. C’est elle qui lui en a fait don.

Enfin, tout juste rescapée, elle repart en Algérie dans les années cinquante, en pleine guerre. Elle s’oppose bien évidemment à la misère, aux tortures et aux exécutions pour « arrêter le terrorisme ». « Elle a toujours expliqué que pour freiner les violences, il faut, sur les deux rives de la Méditerranée, comme ailleurs, encourager la participation des femmes au pouvoir collectif », rappelle Jean-Jacques.

Le 27 mai prochain, à Paris, son cercueil sera rempli de la terre où elle repose. Même si son corps ne s’y trouve pas, un peu de son âme imprégnera les murs du Panthéon.

Paul-Henri PIOTROWSKY

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  • Ce blog créé le 27 mai 2014 continue... car les marches n'en finissent pas. Il défend la pensée de Germaine Tillion. Toutes les manifestations et initiatives seront recensées, encouragées.
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