Après «Aurès, 1935», qui rendait compte d’une mission ethnographique menée par Thérèse Rivière et Germaine Tillion, et «Un dictateur en images», centré sur la relation servile qui unit Heinrich Hoffmann à Hitler (lire Libération du 28 juillet), «I Am a Man» boucle une année dédiée par le Pavillon populaire à la photographie historique. La vocation n’est pas passéiste pour autant, comme le rappelle le maire (PS) de Montpellier, Philippe Saurel, qui entend ainsi «alerter sur ces vieux démons, tels que le colonialisme, le fascisme ou la discrimination, toujours susceptibles de revenir». En écho, le directeur artistique, Gilles Mora, s’étonne : «Lorsque l’actuelle expo a été initiée, il y a trois ans, avec en toile de fond les 50 ans de la mort de Martin Luther King, je pensais que tout le monde se jetterait sur le sujet. D’autant qu’à cette période, la photo était encore le support médiatique par excellence qui a permis de faire basculer l’opinion publique. Or, nous sommes les seuls au monde, à ma connaissance, à nous en être emparés. Sans doute parce que les grandes institutions sont prisonnières de sponsors et de groupes financiers frileux, avant tout préoccupés par le retour sur investissement.» Plonger dans les archives des journaux locaux n’a pas été une mince affaire, pas plus que récupérer des fichiers de bonne qualité et de gérer les tirages. Mais le Pavillon populaire, qui vise autant de monde que pour l’expo Hitler (environ 70 000 visiteurs, l’entrée étant gratuite), jubile déjà : les prestigieux Smithsonian Institution de Washington (en avril 2019) et Museum Africa de Johannesburg (en septembre 2019) hébergeront l’expo produite par Montpellier, par ailleurs candidat au titre de capitale européenne de la culture en 2028.
MUSEE DE L'HOMME DECEMBRE 2018
À l'occasion des 70 ans de la Déclaration universelle des droits de l'Homme
signée dans le Palais de Chaillot le 10 décembre 1948,
le Musée de l’Homme présente la Saison EN DROITS !
Au programme : street art, photographie, spectacle, rencontres...
Déclarations
exposition photo
Sebastião Salgado
du 8 décembre 2018 au 30 juin 2019
Hic et Nunc
accrochage photo
Clarisse Rebotier
du 8 décembre 2018 au 30 juin 2019
Accrochage exceptionnel d’œuvres de street art
d’Obey, de JonOne, et de Pauline Ohrel
illustrant les notions de liberté, d’égalité et de fraternité
Le 8 et le 9 décembre 2018
et à venir .....
J'ai le droit d'avoir des droits !
Performance de Zag & Sìa
13 janvier 2019
Performance de Lek & Sowat
20 janvier 2019
Installation des œuvres de Swoon et
de Goin en présence de Dugudus
27 janvier 2019
Installation de l’œuvre de Madame
en présence de l’artiste
3 février 2019
Performance de Dénis Meyers
10 février 2019
Exposition Street art
13 février - 30 juin 2019
Tromelin, l’île des esclaves oubliés
Exposition histoire
13 février - 3 juin 2019
Retrouvez le programme de la saison En Droits ! ici
Musée de l'Homme
Palais de Chaillot
17 Place du Trocadéro - Paris 16e
Invitation strictement personnelle et non cessible
valable pour 2 personnes le soir de l'inauguration
Merci de confirmer votre présence ici
museedelhomme.fr
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1er COUP D'OEIL DANS LE RETRO...
COLLOQUE“RAVENSBRÜCK, Mémoires pour l’avenir”
Conseil économique, social et environnemental,
Photo finale du colloque: Les anciennes déportées réunies autour de Germaine et Emilie Tillion (photo prise en 1940)
CHANGEMENT DE LIEU DU COLLOQUE“RAVENSBRÜCK, Mémoires pour l’avenir”
Conseil économique, social et environnemental,
Jeudi 7 juin 2018 de 9h30 à 18h30
9, place d’Iéna, 75016 Paris
Organisé par l’Association Germaine Tillion, ce colloque est placé sous le haut patronage de Monsieur Emmanuel Macron, Président de la République.
Lieu : Conseil économique, social et environnemental, 9, place d’Iéna, 75016 Paris
Entrée libre sur inscription obligatoire avant le 30 mai par courriel colloquegermainetillion@gmail.comou par courrier adressé à : “Association germaine Tillion”, 8 passage Montbrun, 75014 Paris
Ci-joint le programme du colloque verso-prog-pour-invitation-officielle et une invitation invitation-def-cese-7-juin-2018
25, 26 et 27 mai : Journée Nationale de la Résistance, JNR 2018. Madame Geneviève Darrieussecq, Secrétaire d’Etat aux armées, et Madame Anne Hidalgo, Maire de Paris, participeront à cette journée. Ce 75eanniversaire doit être le moment pour fortement marquer les mémoires et porter les valeurs du CNR.
Dimanche 17 mai : COMMÉMORATION DU 75ème ANNIVERSAIRE DE LA CRÉATION DU CNR,
Conseil National de la Résistance
Cérémonie au 48 rue du Four à Paris où eut lieu la première réunion en 1943
Dépots de gerbes par le comité parisien de libération, la fondation de la Résistance, la Maire de Paris, la Secrétaire d’Etat auprès de la ministre des armées.
Avec la participation de l’association nationale des amis de Jean Moulin, des chorales du 13ème arrondissement (élèves de CM2), de la Garde Républicaine, des Tréteaux de France, des lycéens d’Aubervilliers.
Diverses associations étaient présentes dont l’association Germaine Tillion représentée par Viviane de Boutiny, fille de Denise Vernay, dite Miarka dans la Résistante, déportée à Ravensbrück
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2 mai à 14h30: Ceija Stojka, une artiste rom dans le siècle, exposition Visite commentée par Xavier Marchand, auteur de « Il était une fois Germaine Tillion » Rendez-vous à : La maison rouge - fondation antoine de Galbert, 10 bd de la bastille, 75012 Paris www.lamaisonrouge.org, tel direct: 0140019279, stand : 0140010881 Inscription : genevievezamanskybonnin@yahoo.fr
29 avril à 17h30 et 20h30 : « QUAND J’ETAIS VERFÜGBAR » de Jaromir KNITTL, pièce librement inspirée de la revue-opérette « LE VERFÜGBAR AUX ENFERS, UNE OPERETTE A RAVENSBRÜCK » de Germaine TILLION. Dans le cadre de la journée nationale du Souvenir des victimes et héros de la déportation et de la Résistance depuis l’an 2000, LECTURE-SPECTACLE présentée par THEATR’AZUR, centre théâtral du bassin cannois, création-formation-diffusion-animation, et CIE KNITTL/GRILLON. Avec Ghislaine GRILLON, Elise ENAUDEAU. Mise en voix : Jaromir KNITTL: ESPACE SHAKESPEARE, 88 Avenue Maréchal Gallieni, 06400 Cannes Prix d’entrée unique : 5 € - Réservation OBLIGATOIRE (Il n’y a que 20 places !) 06 44 99 10 01 theatrazur@hotmail.com
29 avril : journée du souvenir des victimes de la déportation. Des actions sont mises en œuvre avec les fondations et les associations de mémoire dans toute la France. Le dernier dimanche d’avril est, chaque année, dédié à la célébration de la mémoire des victimes de la déportation dans les camps de concentration et d’extermination nazis lors la Seconde Guerre mondiale. Cette journée est aussi l’occasion de sensibiliser les élèves au monde de l’internement et de la déportation.
28 avril à 16h : Messe de requiem en souvenir des déportés “Morts pour la France” en l’église St Roch, 296 rue Saint-Honoré, Paris 1e. Dans le cadre de la Journée Nationale du Souvenir des victimes et des héros de la déportation contact@unadif.fr
27 avril : Colloque à Mondovì, Italie:
Sul filo della memoria. Lidia Beccaria Rolfi e Germaine Tillion: l’incrocio di due destini
Dimanche 1er avril à 17h30 au Val de Grâce à Paris Concert organisé par l’organiste titulaire Hervé Desarbre, en l’honneur du dixième anniversaire de la disparition de Germaine Tillion. “Rêvant de l’aube à la Vesprée” Pour solistes et choeur de l’Ensemble vocal Pierus
Un peu d'absence, mais...
Heureux de vous dire que ce blog va retrouver de l'élan, encouragé que je suis par la fréquentation. Une réactualisation me semble bien nécessaire et ce n'est pas seulement parce que nous avons appris avec un certain lougament le décès d'un négationniste de métier !
Bien sûr il y a toujours le Site de l'Association Germaine Tillion présidée par Christian Bromberger qui vous donnera l'essentiel des actualités GT, et aussi les associations amies à Plouhinec (toujours cette maison de Germaine à sauver !), de Besançon, de Corbeil, d'Allègre, son village natal.
Oui, la maison à sauver... Les jours sont comptés et le seul lieu restant qui fut habité par Germaine risque de devenir autre chose que la maison de Lann Dreff avec tout ce qui compte: les souvenirs et les moments à venir... Un toit, mot tant utilisé par GT.
Donc, si ce blog peut servir à réunir des bonnes volontés qui auraient la possibilité d'alimenter une tirelire pour sauver cette maison, ça serait formidable. Il faut un peu d'argent, pas des millions d'euros, et penser qu'une fois sauvée, restaurée, il faudra la faire vivre. Mais la sauver c'est déjà la chance de la faire vivre.
Pas moyen de faire bouger le sommet de l'Etat malgré diverses demandes bien relayées.
N'hésitez pas à vous manifester sur ce blog.
Et puis, lisons et relisons Germaine ! Elle nous aide encore à affronter le présent, à espérer en l'avenir.
HELAS !
L'essayiste Tzvetan Todorov est mort

Né en 1939 à Sofia, l'essayiste vient de mourir à 77 ans à Paris. L'auteur de "Mémoire du mal. Tentation du bien" laisse un ouvrage qui paraîtra en mars
C'était un historien des idées, un homme de conviction qui vient de s'éteindre. Tzvetan Todorov était essayiste, théoricien de la littérature et historien des idées. L'intellectuel français d'origine bulgare Tzvetan Todorov est décédé mardi à l'âge de 77 ans, a annoncé sa famille à l'AFP. Tzvetan Todorov "est décédé entouré de ses proches le 7 février 2017, victime des complications d'une maladie neurodégénérative (AMS). Il venait de finir son dernier livre, Le Triomphe de l'artiste, qui doit paraître au mois de mars", a indiqué sa fille dans une courte déclaration transmise à l'AFP.
Né en 1939 à Sofia, Tzvetan Todorov s'était d'abord fait connaître avec ses essais sur la littérature comme Littérature et signification et Introduction à la littérature fantastique. Représentant du courant du structuralisme, il fonde en 1970 la revue Poétique avec Gérard Genette. Tzvetan Todorov va ensuite se détacher de ce courant pour se consacrer à partir de la fin des années 1970 à l'histoire des idées. Avec son étude La Conquête de l'Amérique (1979), il ouvre une nouvelle voie, entre histoire littéraire, philosophie et anthropologie.
Ses réflexions portent sur la rencontre des cultures (Nous et les Autres, Seuil, 1989), la vie morale (Face à l'extrême, Seuil, 1991), l'humanisme (Le Jardin imparfait, Grasset, 1998), la démocratie, le totalitarisme (Les Morales de l'Histoire, Grasset, 1991 ou Les Ennemis intimes de la démocratie, Robert Laffont, 2012). Spécialiste parmi les plus érudits de l'héritage des Lumières, il le soumet à un réexamen constant (Mémoire du mal, tentation du bien, 2000).
Il a consacré plusieurs essais à des auteurs proches de cette philosophie, comme Rousseau, Benjamin Constant, Montaigne, le peintre Goya, mais aussi, plus récemment, à la poétesse russe Marina Tsvetaïeva ou l'ethnologue Germaine Tillion. Président de l'Association Germaine Tillion, Tzvetan Todorov s'est employé à faire reconnaître son action et son œuvre, exemplaires selon lui d'une vie authentiquement dirigée par la "recherche du vrai et du juste".
Il avait publié en 2015 Insoumis, paru à l'automne 2016 chez Robert Laffont, sera réédité le 15 février au Livre de poche. Il dresse les portraits de huit hommes et femmes qui tous, dans des contextes différents, ont choisi de ne pas se soumettre et de s'opposer sans faire usage de la violence: Esther Hillesum, jeune déportée à Auschwitz, la résistante Germaine Tillon, Boris Pasternak, Alexandre Soljenitsyne, Nelson Mandela, Malcolm X, l'historien israélien Marshall Darrow Shulman et le lanceur d'alerte Edward Snowden.
TZVETAN
Tzvetan Todorov vient de nous quitter à la veille de ses 78 ans...
Le philosophe Tzvetan Todorov est décédé ce mardi 7 février 2017 © AFP / LEONARDO CENDAMO
Tzvetan Todorov vient de nous quitter à la veille de ses 78 ans. C’était un homme dépaysé qui avait quitté la Bulgarie dans les années 1960 pour travailler à Paris. Il y a été un de nos grands intellectuels chevauchant à califourchon sur la linguistique, la philosophie, l’histoire : sa réputation internationale était aussi grande que sa discrétion sur la scène des médias, la puissance de sa présence était à la mesure de sa modération.
Son expérience de la Bulgarie communiste l’avait fait rejoindre le combat anti-totalitaire mais il n’en resta pas là ; il critiquait fortement notre société démocratique tombée dans le conformisme et travaillée par les tentations autoritaires. Dans ce double mouvement de lucidité, il affirmait le même attachement à un idéal. Idéal et non pas idéologie : la vie humaine n’a pas de drapeau. Ce qui l’intéressait ce n’étaient pas les idées en soi, c’étaient les idées incarnées. De même que, lorsqu’il avait étudié les techniques narratives à l’œuvre dans la littérature, ce qui l’intéressait d’abord c’était la littérature. La signature humaine en somme.
Pour Todorov, le XXème siècle avait été le siècle des totalitarismes mais fort heureusement aussi celui des femmes. La constance que manifesta Germaine Tillion, dans ses travaux d’ethnologue et dans son attitude de résistance, à signer sa vie lui firent consacrer beaucoup de temps à sa mémoire. Nous rediffusons ici un entretien qu’avait donné Tzvetan Todorov le 30 mai 2012 à La marche de l’histoire.
Programmation musicale : Le Verfügbar aux Enfers, Opérette de Germaine Tillion, 30 mai 2012 au théâtre du Châtelet
- Tzvetan Todorov
écrivain, philosophe
L'ALGERIE AURESIENNE
Note de lecture, «L'Algérie aurésienne» de Germaine Tillion : Une relation « ombilicale » avec notre pays
«Il s'écoula cent-trente deux années, à quelques heures près, entre le 5 juillet 1830 (jour où la ville turque fit sa reddition à un « roy de France par la grâce de Dieu ») et le 1er juillet 1962, date du référendum qui, pour la première fois dans l'histoire, donna vie à une toute nouvelle grande nation appelée Algérie » (Germaine Tillion).

«Il s'écoula cent-trente deux années, à quelques heures près, entre le 5 juillet 1830 (jour où la ville turque fit sa reddition à un « roy de France par la grâce de Dieu ») et le 1er juillet 1962, date du référendum qui, pour la première fois dans l'histoire, donna vie à une toute nouvelle grande nation appelée Algérie » (Germaine Tillion).
Figure de l'ethnologie française, Germaine Tillion est née en 1907. Résistante de la première heure, déportée à Ravensbruck par les nazis, elle est une des pionnières de l'histoire du système concentrationnaire. Après avoir été libérée, elle continue à travailler sur les crimes de guerre des nazis mais également sur les camps de concentration ex-soviétiques puis sur l’Algérie où elle retourne en 1954. Là, elle participe activement à la création de centres sociaux et s’engage, avec le même courage que lors de la période de l’occupation allemande, à trouver une issue à la spirale de la violence qui commence à ravager l’Algérie. Rédigé à partir des notes prises lors des quatre missions scientifiques qu’elles y ont effectuées entre 1934 et 1940, le récit de la rencontre de Germaine Tillion avec les Aurès a attendu quelque soixante ans avant d'être publié initialement sous le titre Il était une fois l'ethnographie (Paris, Le Seuil, 2000).
Dans la préface de son ouvrage qu'elle a elle-même rédigée, l'ethnologue s'explique d'emblée : « Dans la première moitié de l'autre siècle (je veux dire « le vingtième »), quatre missions scientifiques successives me permirent d'arpenter en toutes saisons, sous l'ardent soleil de juin comme sous la neige de l'hiver, les sentiers de l'Aurès, splendide massif montagneux du Sud Constantinois.
Cependant l'Aurès, (ou « les Aouras » comme disent les gens du pays), c'est d'abord un rivage, celui du grand Sahara dont on rêve, une mer de sable qui s'étend jusqu'à l'horizon et au-delà, ponctué seulement de lacs salés et de mirages.» Et, comme par souci de précision, de poursuivre en substance :
« Dans les vallées du versant sud des Aouras où j'ai campé et chevauché si longtemps, il m'est arrivé de déboucher soudain, à l'aube, sur cette immensité ouverte brusquement entre deux hautes roches creusées par les fleuves d'avant l'homme. Ma petite jument barbe (elle s'appelait Chmama) partageait alors mon bonheur et ne manquait pas de me le dire –car les cavaliers savent bien que les chevaux parlent. En ce temps-là, outre de lourds carnets de notes (et de bonnes relations avec les petites « républiques» nomades qui contrôlaient chaque vallée), j'avais un roleiflex, mais également dix très petits albums, à peine grands comme la moitié d'une main mais pouvant avaler chacun exactement cent clichés, tous nantis d'un index où les cent photos se trouvaient scrupuleusement datées et identifiées ; quand mes mille premiers clichés eurent occupé ainsi les dix ingénieuses petites boîtes, je tentai évidemment d'en racheter dix autres, mais sans jamais en retrouver d'identiques. A mon grand regret, il me fallut ranger les clichés suivants dans de banales enveloppes. » On notera, à ce titre, que les archives de Germaine Tillion comprenaient ainsi quelque 1.500 clichés réalisés durant la même période. L'ouvrage intitulé finalement L'Algérie aurésienne en a vu sélectionner 150, accompagnés souvent de textes tirés des travaux aurésiens de l'ethnologue.
Il faut savoir que L'Algérie aurésienne a été entrepris en collaboration avec Nancy Woods, alors que cette dernière se trouvait à Paris pour les besoins d'une biographie de Germaine Tillion. L'inventaire des archives photographiques a également inspiré Les images oubliées de Germaine Tillion, un film documentaire de François Gauducheau (Fr., 2001).
Kamel Bouslama
L’Algérie aurésienne de Germaine Tillion en collaboration avec Nancy Woods, Editions de la Martinière/ Perrin, Paris 2001, 158 pages
Bio-express
Figure de l'ethnologie française, Germaine Tillion est née en 1907. Résistante de la première heure, déportée à Ravensbruck par les nazis, elle est une des pionnières de l'histoire du système concentrationnaire. La relation qui la lie à l'Algérie est ancienne. Déléguée dès 1934, sur les conseils de son maître, l'ethnologue Marcel Mauss, pour étudier la population berbère dite chaouia, elle y retourne pendant l'indépendance. Elle a vécu en première ligne l'effondrement du colonialisme, dénonçant notamment la torture contre les combattants et simples citoyens algériens. Son engagement pour notre pays ne se relâchera jamais. Elle luttera contre la paupérisation du peuple algérien autant que contre la torture et pour l’émancipation des femmes dans le bassin méditerranéen. Jusqu’à un âge très avancé, elle prend position contre la torture et les exactions, comme par exemple en 2004 à l’occasion de la guerre en Irak. Il n’y a pas longtemps que cette femme d’exception est morte (en avril 2008) à l’âge de plus de 100 ans. Son engagement sans faille pour l’Algérie ne se relâchera jamais.
EDUCATION / ACTION
Vibrant hommage des lycéens de Thiers à Germaine Tillion

Assise sur sa percussion, dans la lumineuse salle du foyer, la musicienne Yi-Ping Yang marque le rythme sur un cajon. Debout autour d'elle, une vingtaine d'élèves du lycée professionnel Germaine-Tillion déroulent leur texte appris par cœur. À quelques jours des vacances de février, la rencontre entre les lycéens de terminale CAP chaudronnerie et menuiserie et l'artiste internationalement connue respire la simplicité. « C'est un partage, un moment ensemble, on n'est pas là pour juger. Je chante une fois et vous chantez après. C'est compliqué, même pour moi… je ne suis pas chanteuse », sourit avec bienveillance la jeune soliste d'origine taïwanaise.
Une véritable aventure culturelle
C'est la première fois qu'elle vient au lycée thiernois. Contactée par la compagnie Athra, elle s'est lancée dans un pari audacieux : composer une bande-son contemporaine pour Une opérette à Ravensbrück, de Germaine Tillion. Portée par Joëlle Sauvade, prof de lettres et histoire\géo, et Laëtitia Chaput, documentaliste, l'expérience est une véritable aventure culturelle.
Tout commence il y a deux ans, quand Joëlle Sauvade tombe par hasard sur Une opérette à Ravensbrück, de Germaine Tillion. Un texte qui l'interpelle à deux titres. D'abord, elle enseigne au lycée professionnel Germaine-Tillion. Ensuite, elle est prof de lettres et l'histoire\géo. « C'est un texte bouleversant, le témoignage de Germaine Tillion sur son arrivée à Ravensbrück. Avec son regard d'ethnologue, elle sait ce qui va arriver à toutes ces femmes. Malgré tout, elle écrit cette œuvre avec beaucoup d'autodérision pour remonter le moral de ses codétenues dans cet univers concentrationnaire très dur », explique l'enseignante.
De cette matière première riche et puissante, elle nourrit ses cours mais veut aller plus loin. Avec sa collègue documentaliste, elles soumettent leur projet à la compagnie Athra, en résidence artistique sur Thiers.
« Mettre en scène une opérette, style aujourd'hui très suranné, sur un drame absolu et avec des élèves qui ne sont pas volontaires, ça semblait très compliqué, c'était un projet de fous ! Mais pour nous, le théâtre est une histoire de rencontres et d'une envie de partager quelque chose. On était donc partant », confie Olivier Papot, metteur en scène de la compagnie Athra.
Une vraie proposition artistique, pas une rengaine à deux balles !
Le premier contact a été plutôt original pour les élèves qui ont découvert Athra sur la scène d'Espace, dans un spectacle de commedia dell'arte délirant. « Ça a permis de désacraliser le théâtre qu'ils imaginaient sans doute ennuyeux, fait pour des intellectuels ou pour des vieux ! », s'amuse Olivier Papot. Avec Béatrice Chatron, directrice de la compagnie, ils ont entrepris un travail de fond : « Dépasser les craintes et les angoisses, donner envie aux jeunes de s'engager dans cette belle aventure qui est aussi un vrai risque ».
Et parce qu'ils croient en ce projet baptisé « Athr'actions », ils ont imaginé « une vraie proposition artistique, pas une rengaine à deux balles ! » D'où l'intervention de Yi-Ping Yang pour la composition musicale ou la participation de la vidéaste Claire Fristo qui a tourné durant deux jours au lycée. Au final, avec ces différentes entrées artistiques, Athra et les élèves vont créer « une sorte d'ovni » qu'ils devraient présenter le 15 mai à leurs camarades.
Maud Turcan
L'ESPRIT DE RESISTANCE
Journée de la femme : “L'esprit de Résistance”, un documentaire à voir ce mercredi 8 mars à 21h25 sur ViaStella....
Geneviève de Gaulle et Germaine Tillion, ces deux femmes ont intégré le Panthéon le 27 mai 2015, elles représentent le mieux l'Esprit de Résistance.
Liées par l'horreur de la déportation elles vont se battre tout le reste de leur vie pour l'émancipation et la dignité humaine.
Inséparables depuis l'épreuve de la déportation, elles n'ont, tout au long de leur vie jamais dévié de leurs convictions profondes : le combat pour l'émancipation et la dignité humaine.
Pour Geneviève de Gaulle ce sera la lutte contre la misère à travers A.T.D quart Monde jusqu'à l'obtention d'une loi contre la grande pauvreté en 1998.
Pour l'ethnologue Germaine Tillion, la lutte contre toutes les exactions, contre les tortures, notamment auprès du peuple algérien en portant haut les valeurs de l'égalité entre les cultures et les peuples la mènera à conduire aussi de nombreuses missions au Moyen orient et en Afrique.
C'est pour inscrire dans le marbre ces principes essentiels que l'entrée au Panthéon de ces deux soeurs prend tout son sens.
Le film est porté essentiellement par les voix d'Isabelle Gaggini-Anthonioz et Paulina Gaggini, fille et petite fille de Geneviève de Gaulle-Anthonioz.
Voir un extrait
