Jeune diplômée, elle part seule dans les Aurès en Algérie où elle effectue quatre missions d'étude de la population berbère Chaouia. Un travail sur le terrain, dans un univers difficile qui témoigne du courage de cette jeune femme. Ce courage, elle le démontra également lors de son retour en métropole en juin 1940. Révoltée par le discours de Pétain annonçant l'armistice, elle décide de participer à la fondation du Réseau du Musée de l'Homme, devenant une des premières résistance de l'Hexagone. Un engagement qui lui valut d'être arrêtée et déportée en 1943 au camp de Ravensbrück avec sa mère qui y décèdera. Germaine Tillion poursuivra après guerre son engagement humaniste, en dénonçant le système concentrationnaire en Union soviétique, en créant des centres sociaux en Algérie, en participant à la commission d’enquête sur la torture dans les prisons de la guerre d’Algérie. "Il se passe quelque chose autour de cette personnalité que l'on découvre ou que l'on redécouvre" lançait samedi matin Jean-Pierre Lauby. Mais il n'y a pas de lieu tangible, de trace du passage de Germaine Tillion à Allègre, seul est conservé le souvenir de sa maison natale, l'ancienne gendarmerie à deux pas du centre du bourg. Toutefois, l'ethnologue serait venue par deux fois à Allègre, pour retrouver les lieux de son enfance, mais on ne dispose d'aucune certitude à ce sujet. Alors l'évocation de Germaine Tillion à Allègre a quelque chose de symbolique, comme son entrée au panthéon le 27 mai prochain. Ce jour-là quatre figures exemplaires de la France, Germaine Tillion, Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle et Jean Zay, auront la reconnaisse nationale qui leur est due. Toutefois, les dépouilles des résistantes Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle n'entreront pas au Panthéon, conformément au voeu de leurs familles qui ont exprimé le souhait qu'elles demeurent dans leur sépulture d'origine. Les cercueils ne contiendront qu'un peu de terre rapporté du lieu où elles sont enterrées. La journée Germaine Tillion à Allègre était ponctuée de plusieurs moments durant lesquels divers aspects de sa personnalités étaient évoqués ainsi que le contexte actuel avec une première conférence matinale "l'entrée au Panthéon de Germaine Tillion", donnée par Patrick Garcia. Dans l'après-midi, une table ronde permettait d'aborder deux moments de la vie de Germaine Tillion, la Résitance et la Déportation d'une part, l'engament social en Algérie, dautre part. La journée Germaine Tillion consacrait aussi une grand part à l'expression artistique avec l'exposition à l'espace George-Sand et au logis Saint-Paul. Une position partagée entre les travaux à l'espace George-Sand des élèves du collège d'Allègre et quatre artistes qui se sont investis dans cette démarche. La journée au centre George-Sand devait se terminer par une lecture publique de plusieurs textes de Germaine Tillion par Claire Vidoni, du Théâtre de l'Imprévu.
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